Accueil septembrePhotosContact juin - juilletExpositionLa Vieille Chapelle à la croisée des chemins
La chapelle Sainte Marguerite dresse son clocher roman, observant la vallée, à la croisée du chemin descendant du col de GRENOUZE vers le Rhône, et du chemin de traverse allant de la CHAPELLE VILLARS au col de PAVEZIN.
Cette chapelle vous interpelle, c’est un lieu qui a une âme. L’esprit semble y souffler !Du haut des marches, en entrant, vous ressentez l’harmonie du lieu… La lumière du jour tamisée par les vitraux, s’accorde à la couleur ocre des murs de l’abside, des deux absidioles et de la nef.La silhouette pensive de Ste Marguerite semble être là pour vous entendre, pour être la femme consolatrice qui sait tout comprendre.Les vitraux de Suzanne Philidet s’intègrent parfaitement au lieu en nous parlant de musique, de peinture, de littérature, des arts, de la vie triste ou joyeuse.
Ce lieu de culte, dans son volume actuel, date du début du XVIII ème siècle, période à laquelle le clocher roman tardif et les deux absidioles furent ajoutés à un précédent bâtiment du XII ème siècle, qui comprenait une seule abside et une nef plus courte, avec de petites ouvertures dont on retrouve les vestiges.L’entrée de l’église se faisait alors par la petite porte côté sud.
Déjà mentionnée au IX ème siècle dans un cartulaire d’une abbaye viennoise, la chapelle était probablement alors une simple pièce d’une maison forte dont on retrouve des traces dans le hameau.Le christianisme était présent dans le Pilat depuis des siècles, à la période romaine et au sombre Haut Moyen Age.Pendant la Révolution, la chapelle fut dévastée, puis reconstruite vers 1820 : de grandes ouvertures furent percées. Les statues dans le goût troubadour, qui se trouvent dans la nef sont de cette époque.
Les vieux chemins qui se croisent au pied de la chapelle Ste Marguerite sont des voies très anciennes. Le chemin venant du col de GRENOUZE est resté dans un état moyenâgeux. Celui qui va de LA CHAPELLE VILLARS au col de PAVEZIN est une route goudronnée qui a perdu beaucoup des marques de son ancienneté.La voie descendant du col de GRENOUZE porte des traces de construction celte : petit empierrage du sol, mur protecteur à double paroi.
Le site de la Vieille Chapelle, sur un piton, lieu d’observation, près d’une source, a les caractéristiques recherchées par les druides, prêtres celtes, pour la célébration de leur culte, comme à la chapelle de SEMONS à TUPIN-SEMONS.Plus loin, en dessous du hameau du PRAS, on retrouve des traces archéologiques d’un camp celte.
Il semble que nous soyons sur une des voies de pénétration des invasions celtes, qui arrivaient en bateau jusqu’à VERIN ou CONDRIEU, traversaient le massif du PILAT par les cols de GRENOUZE ou PAVEZIN pour rejoindre la vallée du GIER, puis le bassin de la LOIRE. Les romains utilisèrent ensuite ces voies en les améliorant.Du col de GRENOUZE à VERIN, on traverse des hameaux dont, par la toponymie, on retrouve les origines romaines ou médiévales.
Au XV ème siècle, la découverte du charbon dans la vallée du GIER redonna un essor à ces vieux chemins.Les mineurs, simples paysans, extrayaient le charbon de leurs champs, livraient à dos de mulet leur production aux négociants et bateliers de CONDRIEU et VERIN. Il y aurait eu plus de 700 mulets qui journellement descendaient le charbon vers le Rhône.Ils circulaient par groupes de 10 ou 20 mulets, leurs grelots annonçaient leur passage. Les vignerons trouvant un débouché pour leurs vins, s’installèrent tout au long de ces voies.Ce fut une période de prospérité pour cette région.Au XVIII ème siècle, les compagnies de muletiers disparurent avec l’ouverture du canal du GIER qui facilitait le transport du charbon.Ces chemins furent rendus à leur vie locale, empruntés par les paysans pour l’exploitation de leurs terres et de leurs forêts, par les chasseurs, par les écoliers qui, en sabots et galoches, venaient à l’école qui jouxtait la chapelle Sainte Marguerite.Après la construction de l’église de la CHAPELLE VILLARS, à la fin du XIXème siècle, le hameau fut délaissé.L’église abandonnée n’avait plus de toit lorsque l’Association pour la sauvegarde de la Vieille Chapelle fut créée en 1984, ne cessant depuis de restaurer, d’entretenir, d’améliorer ce site si bien choisi par les Celtes, pour en faire un lieu de réflexion et de rencontres. F Françoise GIBERT-VARENNE
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